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Le 29 juin 2004 : Alors, on bronze ou on trempe ?
Nous ? Les deux !


Il parait que les Francais aiment bien se plaindre : fait trop chaud, fait trop froid, pleut tout le temps... Nous aussi on est comme ca, et en periode de mousson, il nous est meme arrive de dire les trois en meme temps, entre deux claques aux moustiques.

[] Varanasi, la legendaire
[]
Kolkata, l'immence
[] Apres le beau temps...
[] Le parc de Sundarbans

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Un ascete surveille l'autel en pleine rue dedie aux divinites hindoues.
 [] Varanasi, la legendaire :
On a pas vu l'Inde si on a pas vu Varanasi (qui s'appelait avant Benares). Elle ne laisse personne indiferent. Mettez dans le meme tableau des ruelles sales a peine assez larges pour y avancer sans froler une des enormes vaches sacrees qui s'y reposent ; des commercants qui sont capables de vous inviter dans leurs magasins autant de fois que vous passerez devant eux alors que vous vous etes une fois de plus perdu ; ...
 
... les jets de crachats rouge sang des macheurs de feuilles de betel ; les dizaines de temples, autels et lieux saints, les ablutions dans les eaux du fleuve sacre du Gange ; les crematoriums ou les corps des morts sont brules et leurs cendres receuillies puis donnees au fleuve selon un rituel sans age ; les Sadhus - ascetes hindouistes au corps maigres et aux regards percants - qui mendient, marchent ou meditent ; la chaleur, les coupures de courants et les demarrages de groupes electrogenes bruyants qui rajoutent leur fumee noire a celle des pots d'echappement des autorickshaws ; et les conducteurs de rickshaws prets a vous dire qu'il est interdit de circuler a pied pour vous faire monter sur le leur... et du monde partout, tout le temps, qui achete, qui vend... Varanasi !

C'est aussi la ville sacree ou tous les hindouistes souhaitent mourir car cela leur ouvre la porte du paradis ; la ville preferee du dieu Shiva ; la ville celebre pour ses superbes saris brodes de fils d'or et que l’on dit durer toute une vie, la ville celebre pour ses grandes ecoles qui ont forme de nombreux intellectuels et artistes ; Varanasi est l'une des plus anciennes cites vivantes au monde... Comme beaucoup de gens, nous avons fait ce constat en quittant la ville, apres 4 jours, comme si il etait trop difficile de la definir sur place.

Pour nous, ca a commence par un conducteur d’autorickshaw qui nous a suivi depuis notre descente du train. Apres nous etre installes a l’arriere, pendant qu’il demarrait, un autre type est monte a cote de lui – routards bonnes poires. Mais voyant un troisieme homme se joindre a eux a la sortie de la gare, on leur a signale, avec insistance, que bon, quand meme, tenir un guidon a trois est peut-etre un peu exagere !... Le troisieme est redescendu alors que le deuxieme a pretexte vouloir qu’on le depose chez lui car l’autorickshaw lui appartiendrait – allons donc !

D’un air de parler du beau temps, Fabrice dit avoir lu qu’un reseau de malfaiteurs opere a partir des gares routieres, ferrovieres et des aeroports pour enlever ou detrousser les touristes... C’est la qu’on est content de parler une langue inconnue de nos deux voisins ! Regulierement, des etrangers disparaissent dans cette ville...
Des que le conducteur est entre dans un zone pavillonaire en nous expliquant que la route officielle est interdite aux autorickshaws, nous lui avons repondu en coeur : on descend ici, on prefere marcher (sous un soleil de plomb) !! Quoi, vous pensez qu’on a eu tort !?... en tous cas on est encore la pour vous le raconter !
Arrives a l’hotel (que l’on vous recommande : Yogi lodge), dans la vieille ville, notre sejour prend une tournure plus plaisante.

 


Humm !


Ballade sur le Gange.


Le fameux rituel des ablutions.

 

A cote de l’hotel, un restaurant a l’angle propose tous les soirs un concert pendant l’heure du diner. Nous faisons un razzia sur les fruits du marche : litchis, mangues, bananes...

Un matin, tres tot, nous allons sur la rive du Gange pour faire un tour en bateau. Ah le marchandage a l’indienne : Le proprietaire de la barque : 300 roupies !
Nous : 50 !
Lui : 200 !
Nous : 75 !
Lui : 150 pour vous deux !
Nous : 100 et on part tout de suite.
Lui : ok !
La ballade fut mystique. Nous sommes passes devant plusieurs ghats (lieux d'acces au Gange depuis la ville) dont beaucoup sont aussi des lieux de pelerinages. D’architectures differentes, elles sont riches d’histoire. Sur leurs marches qui descendent jusqu’au fleuve, des enfants, des femmes et des hommes se baignent, se lavent, prient, font des offrandes de fleurs et d’encens, lavent des vetements ou de la vaisselle. Les egouts arrivent par des canalisations et les entreprises y deversent aussi leurs dechets... Des pecheurs jetent leurs filets... ils n’y a guere que nos appareils modernes (camera et photo) qui nous rappellent au present. Notre etonnement fait sourire le conducteur du bateau.
Le meme jour, nous rencontrons Mr Ranjit Singh, musicien, qui nous fait partager un autre aspect de la richesse de cette ville : la musique. Bientot le dossier.


Kolkata ou Londres ?


Un temple hindou.


Rickshaw a pieds.

[] Kolkata, l'immense :
Comme Varanasi, Kolkata est un nouveau nom. Cette ville s'appelait, jusqu'il y a quelques annees, Calcutta. Ca vous dit quelque chose ? Probablement oui, car dans les annees 80, cette ville etait connue pour etre l'une des plus chaotiques au monde. L'une des raisons est que les paysans de toute la region fuyerent pendant des annees les campagnes a cause des inondations qui detruisaient leurs cultures.

Le resultat est que la ville a connu un developpement frenetique et incontrolable, et les bidonvilles s'etalaient sur des kilometres. La ville a aussi ete rendue celebre par Mere Teresa, religieuse chretienne qui a choisi de s'y installer pour consacrer sa vie entiere a venir en aide aux plus pauvres.
Depuis ce temps, il semble que la situation se soit amelioree, et meme si les bidonvilles sont encore etendus, une partie moderne a emerge, et la ville est agreable par endroits, avec des monuments et des espaces verts. Elle compte actuellement pas moins de 15 millions d'habitants.

Une des particularites de Kolkata est que c'est le dernier endroit au monde ou l'on trouve encore des rickshaws tires a pieds. Nous boudons ce type de transport qui nous semble particulierement degradant pour le conducteur.

   
Beaucoup d'etrangers viennent ici pour y faire du benevolat dans l'une des nombreuses associations d'aide aux demunis.
C'est le cas de Corine, une franc-comptoise, qui est venue passer 7 semaines ici dans un centre d'aide. Elle nous a raconte l'extreme misere a laquelle sont confrontes ces habitants. Leur etat physique est souvent tres degrade, les maladies qui ne sont pas soignees menent souvent a des amputations, et la malnutrition est tres repandue. Malgre ces difficultes, elle a aussi pu constater la force avec laquelle ils se battent pour survivre chaque jour, et a pu partager des moments d'emotion intense.
   

Cote bidonville.
 

L'experience semble eprouvante, mais enrichissante. Bon retour en franche-compte ! Nous faisons aussi une bise a Wilhem et Cecile de l'association Zapito de Saint-Ouen (ils utilisent le cirque comme moyen d'approche des jeunes en difficultes), et Fanny et Christophe s'ils lisent cette newsletter !

   

Koto, notre dynamique voisin Japonais.
 

Tous les soirs, sur la terrasse de l'hotel, nous nous retrouvons entre voyageurs (parfois 40 personnes !) pour bavarder (dans plusieurs langues), echanger nos experiences diverses, rire, chanter et danser sous la pluie...
Quel ennui, vraiment !

Ils viennent du Japon, des USA, d'Angleterre, de France, d'Italie ou encore d'Argentine.

   


Le Banian-tree.


Une fleur de lotus,
symbolique en Inde comme au Bangladesh.

 

Nous avons decouvert dans les jardins botaniques le 2eme plus grand "Banian-tree" (desoles, on ne connait pas la traduction en francais) du monde.
Sa canopee fait 400 metres de circonference ! Cet arbre est assez etrange : certaines branches redescendent vers la terre et forment de nouveaux troncs !! Ces innombrables troncs forment une veritable foret, et nous n'avons pas tout de suite realise qu'il s'agissait du meme arbre. Bah alors, la nature des fois, hein, elle fait vraiment n'importe quoi.

Enfin, pas toujours...

   
 

La culture tient aussi une grande place dans cette ville, et nous avons eu la chance d'assister a une representation de danse traditionnelle, accompagnee par 5 musiciens. Un regal.

Nos quelques jours a Kolkata ont ete pour nous aussi un moment de detente et de rencontres.

A nous le Bangladesh !

  


Islam (en bas, a droite) et sa famille.


Les embouteillages de rickshaws
coinces entre des vehicules motorises,
un air pollue de deja vu !

[] Apres le beau temps... :
Un bus fait tous les jours la liaison entre Kolkata et Dhaka, capitale du Bangladesh. Le voyage prend 12 heures.
Notre billet en poche, nous attendons le bus a 5h30 du matin. Pas de bus. Vous allez dire : quoi, c'etait des faux tickets ? Mais non, pas de probleme, deux grosses voitures 4x4 sont la en remplacement du bus pour nous emmener a la frontiere. Apres 4 bureaux de douaniers pas trop zeles, nous entrons au Bangladesh. Nous arrivons a Dhaka avec nos bagages, juste a cote de chez Islam, un ami Bangladeshi que Fabrice etait deja venu voir en 2000.

C'est avec un grand plaisir qu'on le retrouve, egal a lui-meme, avec quand-meme des changements : il vient de se marier !
Dhaka est une grande metropole, avec autant d'habitants que Kolkata, autant de pollution, et encore plus de rickshaws (a velo). Mais ici, ils sont beaucoup plus decores : pleins de couleurs, avec des stars de cinema local peintes sur les sieges et a l'arriere. Ici, la vie est encore un peu moins chere qu'en Inde (la monnaie est le Taka), et il n'y a pas de harcelement aux touristes : cette espece est rare au Bangladesh, et c'est reposant.

   
Par contre, les gens sont beaucoup plus etonnes de voir des etrangers, encore plus une Africaine ! Rester plus de 2 minutes au meme endroit ou rentrer dans un magasin provoque invariablement un attroupement de gens qui nous devisagent et nous posent des questions. De quel pays on vient, quelle est notre relation... en pays musulman, nous preferons dire qu'on est maries. Certains sont capables de nous fixer pendant 15 minutes sans s'arreter et sans rien faire d'autre ! Nous essayons toutes sortes de techniques pour les eloigner, mais jusqu'ici, aucune n'a vraiment marche. S'impatienter ou s'enerver ne fait d'ailleurs que ramener plus de gens encore. Ca, c'est nettement moins reposant, mais c'est sur, il va falloir s'y faire...
  
[] Sundarbans :
Nous decidons d'aller dans la reserve naturelle de Sundarbans, la plus grande foret de mangroves du monde, qui abrite la derniere population de tigres du Bengale (la plus grande espece de tigres, dont la taille peut depasser les 2 metres!), et de nombreuses especes animales et vegetales. Comme la mousson est juste en train de commencer, nous devons y aller avant qu'il ne soit trop tard. Nous nous rendons a Khulna (8 heures de bus). La, grosse deception : les responsables de la division forestiere nous annoncent qu'on ne peut pas obtenir de permis de sejour de plusieurs jours car la saison des pluies rend la visite dangereuse : la foret n'est plus pratiquable a pied, et les eaux sont trop tumultueuses. D'ailleurs, il y a quelques mois, un groupe de 11 personnes a disparu lors du naufrage d'un bateau a Sundarbans.
 

Nous nous rendons a Mongla, a l'entree de la reserve, car nous pouvons tout de meme faire des visites journalieres. Le lendemain, nous trouvons un conducteur de bateau qui nous y emmene. Nous passons devant des villages au bord du fleuve, ou les gens pechent en manipulant des grands filets individuels. Le plus souvent, il n'y a que leur tete qui sort de l'eau.

Nous aurons l'occasion de voir aussi de tres belles biches tachetees, des petits crocodiles et des singes. La foret de mangroves est impressionnante : c'est un enchevetrement de vegetation luxuriante, les pieds dans l'eau. Apres 1 heure de pluie torrentielle (qui a l'avantage d'etre rafraichissante), nous rentrons a Mongla. Decidement, non, c'est pas la bonne saison.
Nous optons donc pour aller a Bagerhat, non loin de Mongla.

Cette ville est connue pour reunir les plus anciennes mosquees du pays. La plue connue, Shait Gumbad mosque, date de 1459. Ces mosquees furent construites par Khan Jahan Ali, un grand mystique soufi. Les soufis sont une confrerie musulmane basee sur l'aspect mystique et philosophique de la religion et sont un peu l'equivalent des Sadhus indiens. On peut trouver pres de 10 mosquees dans les environs, toutes faites construites par lui a cette epoque, et Bagerhat est un des berceaux musulmans du pays. Nous avons passe la deux jours sympas, si ce n'est que les gens sont encore plus curieux qu'a Dhaka et qu'on a rencontre l'un des hotels les plus sales de notre parcours (mais a a peine plus d'un euro!).


Bateau de peche devant des lotissements.


Une petite biche du parc naturel.


Mimi se fait toute petite pour passer entre les gouttes de pluie torentielle.


La mosquee Shait Gumbad datant
d'avant l'epoque Moghole
(15e siecle).

De retour a Dhaka, nous nous appretons a aller a Pabna, petite ville plus au nord, pour y rencontrer les enfants de l'ecole d'Islam. Bon moments en perspective !!

Voila pour le moment, nous vous expliquerons quelques particularites de ce petit pays, entoure par l'inde, qui fait le quart de la taille de la France, mais qui compte plus de 4 fois plus d'habitants !

Fabrice et Mimi


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