Carnet n° 7b

 


Source de Terjit.


La route goudronnée n'a pas résisté.


Une éolienne Vergnet.


Notre départ..


Mohamed, notre chamelier.

31 décembre 2003 - Noël dans la désert ?

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Bonjour

 

A défaut de pouvoir mettre de site à jour depuis la ville d'Atar en Mauritanie, nous avons envoyé cette news, par e-mail, aux personnes inscrites dans notre carnet d'adresses.

La voici, en couleurs et en images :

 

[] Un paysage étonnant : La région de l'Adrar est connue pour ses paysages magnifiques où s'alternent des canyons, des montagnes, des plateaux, des dunes de sable, des rochers et de la végétation. Une mère de famille nous a affirmé que c'est la première fois qu'elle voit autant de verdure sur les plateaux et les montagnes environnantes, car cette année, les pluies ont été abondantes.

Si c'est un bienfait dans cette région désertique, cela a aussi causé d'énormes dégâts dans les infrastructures : les maisons et les magasins construits en « banco » (argile) et certaines routes goudronnées n'ont pas résisté aux torrents formés par l'eau des montagnes/plateaux. Comment vous dire : Ain se trouve dans une vallée. Autour, il y a des montagnes qui - dès que l'on y accède - s'avèrent être des plateaux très larges, surplombés eux aussi par des montagnes qui - dès que l'on y accède... La solution est en projet : des barrages pour protéger les habitations et retenir l'eau précieuse.

En parlant d'eau, savez-vous qui a financé l'installation des deux éoliennes qui alimentent le village en eau potable ?

Eh bien c'est le Conseil Général des Hauts de Seine (la région de France d'où nous venons) - mieux - c'est un des techniciens de ce chantier qui nous a communiqué le contact du maire par internet ! Grâce au vent qui souffle particulièrement fort dans cette vallée, les éoliennes produisent de l'électricité, ce qui permet à des pompes d'extraire l'eau du sous-sol.

 

[]Noël dans le désert ? : En Mauritanie, le 25 décembre est un jour comme les autres , aussi, nous avons décidé de faire quelques jours de balade à pied dans les grandes étendues - côté dunes - pour mieux appréhender le Sahara et la vie des nomades. Nous passerons Noël 2003, sans sapin mais avec un beau ciel étoilé, au milieu des dunes de sable, snif ! Une petite expédition avec une chamelle (pour les bagages), un chamelier et un guide, inch Allah, la semaine prochaine. Nous irons ensuite à Nouakchott, la capitale, pour clore notre visite de la Mauritanie. Nous tenterons là-bas une mise à jour du site avec des dossiers, des photos et des contes savoureux !

 

[]Chinguetti l'ancienne : La dernière newsletter s'arrêtait juste avant notre départ pour Chinguetti et le désert de sable.
Nous ne pouvions pas séjourner dans la région de l'Adrar sans visiter cette ville mythique, 7e ville sainte de l'Islam. Très ancienne, elle est encore actuellement un centre de rayonnement religieux et culturel dans tout l'ouest africain. Elle fût également sur la route des caravanes, qui permettaient les échanges commerciaux entre l'orient et l'occident, notamment le commerce de l'or.

La partie la plus ancienne de la ville est entourée par les dunes de l'Ouarane, et le sable gagne peu à peu du terrain. Certaines maisons sont presque entièrement ensevelies par ces dunes mouvantes !
Chinguetti est surtout connue pour sa mosquée dont le minaret, construit au 10e siècle et entièrement en pierre, est le symbole de la Mauritanie. Elle est également connue pour ses bibliothèques qui renferment de nombreux manuscrits anciens. Après quelques heures de visite, nous prévoyons une marche de 4 jours dans le désert avec un chamelier et deux chameaux. Le départ est prévu pour le lendemain... qu'à cela ne tienne, nous visiterons mieux Chinguetti au retour.

 

[]Quatre jours au milieu des dunes:
A l'aube, dès le chant du muezzin, Mohamed, notre guide, nous attend avec les deux chameaux. Nous chargeons les affaires nécessaires pour 4 jours : couvertures pour la nuit, habits, casseroles, couverts, deux jerricans d'eau, l'indispensable provision de thé, et la nourriture bien sûr : boîtes de conserves de petits pois et de sardines, riz et oignons.
Notre première surprise est le cri du chameau quand Mohamed le charge : un râle profond mêlé d'un gargarisme… avec une haleine, comment dire… sympathique. On ne prend pas de tente, car il n'y a pas beaucoup de vent en cette période.

En deux heures de marche, nous sommes déjà au milieu d'un magnifique océan de sable, dont les dunes, d'un jaune lumineux, font penser à des vagues figées. Le contraste avec le ciel d'un bleu profond est saisissant. Vers midi, nous arrivons à l'oasis de Gueïla, et nous prenons un bon repos à l'ombre des palmiers. Quand nous repartons, nous réalisons ce que veut dire un soleil de plomb dans le désert. On a l'impression d'être dans une poêle géante ! Fabrice ne regrette pas le chech (turban) qu'il a acheté la veille à Chinguetti ! Nous devinons ce que ça doit être pendant l'été.
Nous allons ainsi marcher environ 5 heures par jour en faisant une pause aux heures les plus chaudes et dormons le soir à la belle étoile. Les repas sont préparés au feu de bois, que nous trouvons dans les environs.
La marche est plus difficile que sur le sol dur car on s'enfonce un peu à chaque pas. Mais la vue est tellement splendide que l'on en oublie presque la fatigue. Le sable peut prendre différentes teintes, qui vont du blanc à l'orange, et même au rouge par endroits. Parfois, nous débouchons sur des grandes plaines caillouteuses, entourées de dunes. On rencontre également des arbres et de la verdure dans de nombreux endroits, et cette année a été abondante en pluie. Les gens disent qu'ils ont de l'eau pour 5 ans !

Nous rencontrons des bergers, et quelques campements dans les plaines. Il n'est pas rare de rencontrer des animaux : oiseaux, insectes, quelques moutons sauvages, et d'autres petits animaux non identifiés. Des ânes sont utilisés pour le transport des vivres, mais l'animal le plus adapté au désert reste sans conteste le chameau, avec ses pattes très longues aux extrémités larges, et son autonomie impressionnante : il peut rester 3 jours sans boire en été et… 5 mois en hiver !
Faire du chameau est une expérience originale : on y monte quand il est couché, puis il se relève en commençant par les deux pattes arrières. Quand il est debout (si vous n'êtes pas tombé pendant l'opération), vous culminez à environ 2 m 50 de haut.
Lorsque nous nous reposons, les chameaux sont laissés libres avec les pattes avant entravées par une corde. Ils ne se déplacent donc que très lentement, pour aller chercher du pâturage. Mais le plus souvent, le matin, ils sont loin : il n'est pas rare que Mohamed les cherche pendant plus d'une heure !

Le dernier soir, nous arrivons dans un petit village nommé Aber, et nous avons droit à une nuit dans une petite maison, ce que nous apprécions, car au cœur de la nuit, il fait quand même bien froid !
Le lendemain en fin de matinée, nous sommes de nouveau à Chinguetti.
Nous avons rendez-vous à Atar en soirée pour participer à un débat à l'Alliance franco-mauritanienne, et le seul taxi de la journée part… maintenant !
A grand regret, sans avoir le temps de nous laver (eh oui, nous ne nous sommes pas lavés pendant 4 jours car c'est un luxe d'utiliser notre provision d'eau pour se laver dans le désert !), nous quittons précipitamment Chinguetti, que nous n'aurons que très peu visité.

 

Visitez l'album photo de la Mauritanie et lisez la suite de nos aventures dans le prochain carnet de voyage : "Mauritanie-Sénégal".

Voyage rime avec partage

  • Tous les détails croustillants et les plus beaux
    moments de ce voyage, réunis dans nos carnets avec textes et photos choisies.
  • Les enfants ont ainsi pu voyager avec nous, poser d'innombrables questions et ainsi raviver notre curiosité.