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Bonjour tout le monde

 

L'aventure avec un grand A a commencé dès notre départ de Larache. Avant d'en dire plus, nous précisons que la connection à l'internet est très difficile (peu de cybercafés) et nous serons rarement joignables en Mauritanie.

 

[]Les grandes villes sur notre route : Après avoir quitté l'ambiance familiale de Larache, nous prenons le car pour la ville impériale de Meknès. Nous arrivons de nuit et prenons une chambre dans un hôtel. Nous lisons dans notre guide que Fès est classée patrimoine de l'Unesco. Nous décidons de quitter Meknès le lendemain matin. Fès est à une heure à peine et notre arrivée est vite remarquée : des touristes ! En plein ramadan, cette espèce se fait plus rare. Souvent reconnaissable à son air perdu, son sac à dos d'une taille démesurée et son teint encore un peu pâle (même Mimi).

[]Fès : L'hôtel que nous choisissons est juste à côté de la magnifique porte Bab El Boujloud de l'ancienne médina de la ville. Créée par le sultan Idriss 1er en 789 avant J.-C., cette médina est la plus ancienne cité médiévale du monde musulman. Vaste et bien conservée, elle constitue un centre artisanal et culturel très riche - Fès est " la cité de la foi et du savoir ". La médina (Fès El Bali) est l'une des 3 parties de Fès. Les 2 autres sont Fès El Jédid - moins ancienne avec ses grandes places, ses palais et jardins - et la ville-nouvelle, quartier administratif et résidentiel.
Pendant 3 jours, nous sillonnons Fès El Bali et Fès El Jédid. Nous ne faisons plus le ramadan mais évitons cependant de manger dans la rue durant la journée (et c'est très dur devant les étalages de pâtisseries !).

 

Après l'appel de rupture du jeûne, Mimi se fait voler son portefeuille dans son sac à main au milieu d'un attroupement (opportun). Le voleur disparaît dans la foule. La déclaration au poste de police devra attendre une heure, le temps que les officiers prennent leur premier repas de la journée. Une indisponibilité légitime qui, selon nous, est exploitée par les voleurs. Heureusement, elle a perdu peu de monnaie et aucune pièce indispensable (tel que le passeport). Nous rentrons avec un sentiment désagréable mais ce sont des choses qui arrivent partout !

Nous visitons les peaussiers et les tanneurs : Fès est spécialisée dans la confection du cuir. Le musée Dar Batha, ancien palais du roi Hassan 1er, nous permet de découvrir les bijoux, la poterie et la dinanderie du Maroc ancien. Son magnifique jardin nous retient plusieurs heures, puis nous prenons le train qui va à Casablanca.

 

[]Casablanca :  Le train ressemble à ceux des grandes lignes en France avec des compartiments de 8 places. Après 5 heures et un bref aperçu de la gare de Rabat, nous arrivons à Casablanca.

Chargés comme des ânes, nous cherchons un hôtel pendant une heure avant de nous installer à l'Hôtel du Périgord (nom d'une région de France).
La ville de Casablanca n'a pas de charme particulier, c'est une ville industrielle avec des grandes avenues à l'européenne. Nous ne sommes là que pour obtenir les visas nécessaires à notre séjour en Mauritanie.

Nous allons rencontrer, à plusieurs reprises d'ailleurs, un homme qui va nous donner des informations utiles et ce conseil : " Vous êtes touristes, ne restez pas à Casa plus d'un jour, faites ce que vous avez à faire et quittez la ville ". Le lendemain après-midi (vendredi), nous trouvons portes closes à l'ambassade de Mauritanie. Nous lisons que les horaires sont 9h00 - 10h30 ! L'homme nous avait dit d'y être très tôt le matin. Nous sommes bloqués pour le week-end qui va nous réserver une mauvaise surprise.

Je (Fabrice) pars me promener le samedi après-midi. Après un long détour, j'arrive sur une des grandes avenues qui longent la mer. C'est le quartier riche. L'heure du Ftour arrive (repas de rupture du jeûne pendant le ramadan, vers 17h45) et les rues se vident. Spectacle singulier que ces immenses avenues soudain désertes ! Enfin, j'arrive en face de la grande mosquée, l'une des plus fastueuses du monde. La vue est superbe et, pour prendre une belle photo, je m'éloigne dans un lieu sombre. Erreur fatale : deux hommes surgissent de nulle part et engagent la discussion. Le temps que je remballe mon matériel, les deux voleurs m'agressent (rien de bien méchant, rassurez-vous !) et se sauvent avec l'appareil photo. Casablanca est l'une des villes du Maroc où il y a le plus de délinquance et j'ai payé cher mon imprudence. Notre moral et notre budget en prendront un gros coup. Nous n'avons qu'une envie : obtenir nos visas et quitter Casablanca.

Dès le lundi matin, nous envoyons un énorme colis (12 kilos) vers la France avec les CDs de sauvegarde, des objets achetés pour le jeu du Quiz, des souvenirs et les cadeaux que les enfants nous ont offert à Larache. Puis nous quittons Casablanca avec nos visas en poche. Nous reprenons le train.

 

[]Marrakech :Marrakech nous accueille, avec ses remparts bien entretenus, ses jardins aux centaines de palmiers et dattiers, son palais des congrès et son théâtre somptueux ! Et, bien sûr, la place Jamaa El Fna, réputée pour ses conteurs et musiciens publics. Malgré ce décor, nous espérons surtout pouvoir acheter un nouvel appareil photo !... Ce sera chose faite, bien qu'il nous coûtera le double de sa valeur en France.

En France, justement, un dicton dit : "Jamais 2 sans 3 ". Ainsi, nous allons avoir affaire à des arnaqueurs. A croire que nous n'avons rien retenu des deux premières leçons. En pleine rue, un jeune étudiant nous accoste avec des invitations pour visiter un des palaces de la ville. Devant nos mines perplexes, il nous explique toute l'affaire : une heure de visite, boissons et taxi offerts et peut-être un super cadeau ensuite (offre exclusive pour les touristes Français - quelle chance !). Puis, comme par hasard, Mireille tire le premier prix !! (Ben, voyons). Nous nous disons : " au pire, nous paierons le taxi " et nous décidons de nous prêter au jeu. Il est 15h00. Le taxi que nous arrêtons une heure plus tard semble connaître cette opération - ça nous rassure.

 

Arrivé sur place, on nous reçoit dans le hall d'un complexe touristique au milieu d'un magnifique jardin. On nous présente notre guide avec lequel nous sympathisons durant la visite des lieux. Ensuite, autour d'un verre, il nous parle des avantages qu'offrent les résidences/hôtels et nous questionne… le fait qu'il ait vécu dans la région parisienne nous fait baisser notre garde (on sait ce que vous vous dites). Son collègue arrive alors pour tenter de nous vendre une adhésion à leur club avec des voyages à moitié prix (nous y voilà !). Nous flairons l'arnaque. Les deux hommes insistent, nous sortent un faux contrat. Ils veulent conclure l'affaire le jour, non, le soir-même puisque nous constatons qu'il fait nuit dehors. Nous avons des sueurs froides.

Nous tenons bon et ils finissent soudain par laisser tomber. Ils nous présentent le chauffeur qui va nous raccompagner à notre hôtel. Ce dernier nous amène vers une voiture dans le parking - ce n'est pas un taxi mais nous y montons (si, si). Il démarre, la discussion qui suit est éloquente :
Mimi (chuchotement) : Fabrice, garde ton sac sur l'épaule…
Le chauffeur (ricanement) : Anh, anh, vous avez peur !?
Mimi : En tous cas, vous n'êtes pas rassurant !...
Le chauffeur (qui appuie sur l'accélérateur en ricanant) : Je vais vous kidnapper, vous allez voir ce qui va se passer avec vous !
Fabrice et Mimi (la main sur la poignée de leur portière) : Laissez-nous là, on va finir à pied.
Le chauffeur continue de rouler.
Fabrice : On veut descendre, TOUT DE SUITE !
Le chauffeur finit par freiner et s'arrêter. Nous descendons et, après le départ de la voiture, arrêtons un taxi, un vrai, qui nous conduit à notre hôtel… Le jour suivant, nous avons comme une envie de nous éloigner du monde.

 

Visitez l'album photo du Maroc et lisez la suite de nos aventures dans le prochain carnet de voyage en Mauritanie : "La vie entre Ain et Atar ".