Carnet n° 5

 


10 novembre 2003 - Le spectacle continu

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Bonjour à tous, vous nous avez manqué !

 

Nous avions l'intention d'envoyer une newsletter plus tôt mais divers problèmes nous en ont empêché.
Depuis notre dernière news, que de choses à raconter ! Une escapade de 5 jours à Chefchaouen, notre retour à Larache, le spectacle des enfants, la fête avec un groupe de musique traditionnelle. Il y a aussi de nouveaux reportages !

[] La magie de Chefchaouen (coup de cœur) : Nous avions prévu de faire un petit break dans un autre lieu, histoire d'apprécier un peu la diversité des paysages marocains. Sur des conseils avisés, notre choix s'est porté sur cette petite ville du nord, réputée comme l'une des plus pittoresques du Rif et de tout le Maroc. Après un bref passage à Tétouan (qui ne manque pas de charme), nous sommes arrivés à " Chaouen " et nous avons été accueillis par un ami de Khalid et Ahmed, il se prénomme Aziz.

Comme Khalid, Aziz est professeur de maths, et comme lui, il fait du théâtre dans une association avec des jeunes ! A croire qu'il y a un prof de maths qui tient ce rôle dans chaque Maison des Jeunes du Maroc !
Aziz, Fatima et leur fils Fadi nous ont chaleureusement accueillis chez eux pendant 5 jours.

 

Chaouen est une ville magique. Elle s'étend à flanc de montagne, entre deux pics, d'où son nom (le mot chaouen signifie " corne") et sa médina est un dédale de ruelles, places, escaliers, petits magasins, portes en bois et en fer forgé, fontaines…le sol est pavé et les murs peints en blanc et plusieurs teintes d'un bleu ciel qui régale les yeux (le bleu de Chaouen). Nous nous y sommes perdus plusieurs fois, mais on finit toujours par retrouver son chemin car chaque rue a sa personnalité. Le centre de la médina est occupé par la grande place Uta El Hamam, avec une superbe et imposante Kasbah, qui vient d'être refaite à neuf, assortie d'un grand jardin en son centre.

 

Seul regret : 2 jours de pluie presque sans arrêt et une température plutôt froide… Mais on ne va pas pleurer, en France, c'est presque l'hiver en ce moment (désolés de vous le rappeler !).
En sortant de la médina, on découvre une rivière bordée d'un jardin, des petits ponts en pierre, et on peut voir des femmes laver leur linge comme le faisaient jadis les lavandières en France.

 

Ce séjour a été aussi pour nous l'occasion d'en savoir plus sur ceux que l'on appelle les Berbères. Chaouen est au cœur du Rif, région peuplée par les Amazigh (prononcer " Amazir ") depuis très longtemps, bien avant l'arrivée des Arabes, il y a 7 siècles. Ils furent appelés " Berbères ", qui vient du mot " barbare ", que donnaient les Romains aux peuples qu'ils soumettaient. Vous voulez peut-être en savoir plus sur ce sujet ? Ca tombe bien, nous avons fait un petit reportage sur la culture Amazigh.
Nous quittons Aziz, Fatima, Fadi et sa jeune tante Warda (" fleur ") avec regret mais reposés et prêts à affronter la préparation du spectacle qui n'est que dans 4 jours… Allons-nous y arriver ??

[] Le grand défi : A notre retour, le mardi 21, il nous restait jusqu'au samedi pour finir la préparation du spectacle. Nous décidons d'abord de reporter la représentation au mercredi 29 et continuons le travail.
Le conte qui a été choisit par vote : " Jawal, le chauve ", est compliqué, avec de nombreux personnages et différents décors. A raison d'une heure et demi d'atelier par jour, c'est un vrai défi. Mais les enfants sont prêts à le relever, et nous aussi.
Arrivée au week-end précédent le spectacle, très peu de costumes ont été réalisés et il nous manque le décor de la forêt. Nous nous chargeons de cela à deux : Découper les tissus achetés auparavant, les coudre, faire de la découpe de carton et de la peinture… Ce travail se poursuivra jusqu'au jour même de la représentation !

[] Et les enfants font le reste : Que faut-il, quand le temps nous échappe (nous avions déjà reporté deux fois notre départ de Larache), quand la barrière de la langue s'ajoute à ça et lorsque la fatigue s'accumule (nous tentions de faire le ramadan) ? Faire confiance aux enfants.
Une salle remplie, près de 100 personnes dont 40 élèves de l'école " Les Oiseaux du Paradis " ont fait le déplacement !... Quelques coups de crayons de maquillage, pour durcir les traits de certains, dessiner des moustaches et des barbes… Des costumes finis la veille, découverts et enfilés par les jeunes comédiens… Et Khalid les attend en coulisses.

 

Au fur et à mesure de la pièce, on sent que les enfants ont confiance en eux. Quelques oublis de détails mais n'oublions pas que c'est en grande partie de l'improvisation ! Ils vont jouer, mimer ou chanter pendant plus d'une heure !
Verdict du public : "Très bien !", "Ils ont du talent", "c'était super ! Vraiment", "J'ai beaucoup aimé !".
Le public a parlé. Et nous tenons particulièrement à remercier tous ces enfants et l'équipe d'animateurs, pour leur courage et leur amour du jeu et pas seulement parce qu'ils nous ont offert un beau spectacle. Bravo et merci pour la leçon.

Il a été convenu entre eux de retravailler la pièce afin de la jouer dans quelques mois. Si l'on considère ce qu'ils ont présenté après trois semaines de travail, nous allons manquer un grand moment… Pour notre part, nous avons appris à mieux nous connaître, nous avons échangé de l'amitié, du savoir et du savoir-faire, et nous espérons avoir tissé des liens durables avec toute l'équipe.

[] La transe Gnaoua : Comme une bonne nouvelle ne vient jamais seule, le lendemain, nous faisons venir un groupe de musiciens traditionnels à la Maison des Jeunes. Les animateurs se sont occupés de fixer le rendez-vous. La musique Gnaoua est un héritage des esclaves Noirs qui ont été amenés au Maroc depuis 5 pays différents entre le XVIe et le XVIIe siècle. Les musiciens nous ont accordé un entretien qui fera l'objet d'une page sur ce site.
Tout le monde, petits et grands a pu danser et se détendre durant près d'une heure et demie. Trois jeunes ont même improvisé un petit spectacle de clowns. Quel plaisir de faire la fête ensemble après trois semaines de travail dans les ateliers ! Nous avons, en plus, reçu plein de dessins et cadeaux de la part des enfants !

[] Trois filleules pour l'association : L'association Terre de jade a l'honneur de parrainer Mesdemoiselles Sukaïna Abkoui, Sukaïna Idrissi et Anissa El Anaya. Elles vont suivre des études de musique au conservatoire de Larache durant l'année scolaire en cours. Nous suivrons leur avancée et leur souhaitons beaucoup de bonheur à apprendre la musique.

A notre arrivée à Larache mi-septembre dernier, un samedi soir, Abdelatif (l'animateur peintre) est venu nous chercher à la gare routière. Fait du hasard, il nous escorte à nouveau vers notre car, le samedi 29 octobre... la boucle est bouclée !

 

Nous vous donnerons prochainement (avant Noël, c'est promis) le détail de nos péripéties dans les grandes villes du Maroc (on est partis de France à l'arrache, on a vécu de grands moments à Larache, il manquait malheureusement quelque chose…).

Mille pensées à vous et portez-vous bien !
Fabrice et Mimi

Visitez l'album photo du Maroc et lisez la suite de nos aventures dans le prochain carnet de voyage en Afrique : "Un bond de 3000 km".

Voyage rime avec partage

  • Tous les détails croustillants et les plus beaux
    moments de ce voyage, réunis dans nos carnets avec textes et photos choisies.
  • Les enfants ont ainsi pu voyager avec nous, poser d'innombrables questions et ainsi raviver notre curiosité.